Pays de Fougères. Dernier recours pour les opposants au projet de parc éolien à Marcillé-RaoulAjoutez votre titre ici

​L’Association environnement et paysage en Haute Bretagne tente un ultime recours devant le Conseil d’État afin de demander l’annulation de l’autorisation d’exploitation accordée à la société Boralex pour six éoliennes, au lieu-dit les Landes.

Le projet éolien de Marcillé-Raoul (Ille-et-Vilaine) est revenu, jeudi 13 janvier 2022, devant le Conseil d’État à la demande de l’Association environnement et paysage en Haute Bretagne et de Marie-France Mathon, propriétaire du château de la Ballue, situé à Bazouges-la-Pérouse, commune voisine.

Pour mémoire, le préfet d’Ille-et-Vilaine avait approuvé le permis de construire de six éoliennes, sollicité par la société Enel Green Power France, devenue Boralex Opérations et Développement par un arrêté du 18 décembre 2014 et validé par la commune et la communauté de communes Couesnon Marches de Bretagne.

Les opposants avaient été déboutés en novembre 2019 par le Conseil d’État, ultime arbitre en matière d’aménagement éolien, mais avaient présenté de nouvelles requêtes qui ont été à nouveau rejetées par le tribunal administratif de Rennes, la cour administrative d’appel de Nantes le 11 avril 2019 et le 22 décembre 2020 afin de demander l’annulation de l’autorisation d’exploitation délivrée le 20 avril 2015 par le préfet.

« Des écrans végétaux et du bâti » en rempart

Retour donc devant le Conseil d’État avec trois arguments : « L’avis d’enquête publique avait été publié dans le département de la Manche alors que le projet n’était pas implanté dans ce département », soulèvent les opposants ; l’un des membres du conseil municipal était intéressé à l’affaire quand il a participé au vote ; « l’appréciation de l’atteinte au paysage » avait été sous-estimée par la cour d’appel.

Le rapporteur public note bien que l’un des membres du conseil municipal est propriétaire de parcelles où les éoliennes viendront en surplomb et a perçu à ce titre une indemnité, mais « aucun élément versé ne permet, selon lui, de dire qu’il a exercé une influence ». De même, alors que « des bouts de pales des éoliennes seraient perceptibles depuis les remparts les plus hauts du Mont Saint-Michel, situé à plus de 30 km », le parc ne sera pas, selon lui, « visible depuis la porte romane de Marcillé-Raoul ou de l’église de Saint-Léger », pas plus que depuis les remparts du château de Combourg ou des jardins remarquables du château de la Ballue, « en raison des écrans végétaux, du bâti, et des premiers plans ».

Pour tous ces motifs, le rapporteur public propose le rejet du pourvoi de madame Mathon et de l’Association environnement et paysage en Haute Bretagne. Son avis étant suivi dans 90 % des cas, la décision du Conseil d’État sera rendue courant février.